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Tract fédéral

Retraites : Y a-t-il une autre solution que la grève ?

Le samedi 18 septembre 2010

Après une journée de manifestations massives le 7 septembre , les directions syndicales ont tout fait pour que le mouvement social ne puisse pousser l’avantage , résultat des courses : seize longs jours au cours desquels il ne doit pas–c’est du moins ce qu’elles espèrent- se passer grand-chose, et surtout pas la seule chose qui pourrait faire plier le gouvernement, à savoir le blocage du pays par la grève générale. Ainsi, elles laissent le champ libre au jeu parlementaire et se comportent davantage en supplétifs de la social-démocratie qu’en organisations de défense des intérêts matériels et moraux de la classe ouvrière et du salariat dans son ensemble.

En agissant de cette manière, elles oeuvrent non seulement à la démoralisation de leurs propres troupes, à qui elles voudraient bien faire gober qu’il est trop tard et que tout est bouclé, mais elles assurent également leurs arrières, prises qu’elles sont dans le bourbier de la loi Chérèque-Thibaut-MEDEF du 21 août 2008 sur la représentativité des « partenaires sociaux » qui réserve des pactoles d’argent public à ceux qui oublieraient définitivement la lutte pour se lancer dans la cogestion et l’écriture des textes scélérats. Ce qui se passe actuellement n’est rien d’autre que bonne vieille méthode qui a fait ses preuves depuis 2003, celles des temps forts qui encadrent des temps morts et qui, sans qu’on s’en aperçoive, trimbale le pays jusqu’à la trêve estivale ; dégueu mais efficace…

Pour la Fédération anarchiste, il est bien sûr capital d’obtenir d’abord et avant tout le retrait du projet gouvernemental : en premier lieu parce qu’il constituerait un premier coup d’arrêt à la longue série de revers qu’a essuyés le mouvement social ces dernières années, mais aussi parce qu’il permettrait d’éviter l’aggravation prévisible de la contre-réforme de 2010 : Fillon n’a rien annoncé d’autre le 9 septembre en confiant à l’antenne de France 2 : « il faudra forcément réaliser des adaptations au cours de la mise en œuvre de cette réforme. Il n’y aura jamais de réforme définitive ». Nous voilà donc prévenu-e-s ! Ce sera donc, graduellement, 63, 65,70 ,80 ans pour l’âge de départ avec 42, 45, 50, 60 annuités de cotisation, le tout jusqu’à ce que mort s’ensuive à se faire exploiter au travail ! Patronat et gouvernement nous préparent la retraite des morts sous le regard passif et bienveillant des roitelets syndicaux et nous serions pas en grève ?

Cependant, obtenir le retrait sans remettre en cause radicalement le lien des conditions de ressources avec le travail reviendrait à s’arrêter au milieu du gué.

Pour nous, anarchistes, qui militons pour l’égalité sociale, conditionner le confort d’une fin de vie à la durée de l’aliénation au travail équivaut à prolonger tout au long de l’existence les injustices dues à l’écart des salaires dont se sert le patronat pour asseoir sa domination sur le monde du travail.

Nous sommes donc partisans d’une société d’où auraient disparu les parasites les plus nuisibles qu’ait connus l’humanité : le capitalisme et le relais politique chargé de le protéger des mouvements révolutionnaires, à savoir l’Etat flanqué d’une démocratie parlementaire. En ce sens, on peut dire que l’abolition du salariat sera la fin des injustices de l’actuel fonctionnement de la retraite.

Par la gestion directe de ce qu’il produit, l’homme sera le mieux à même de mettre en place des systèmes de solidarité tout au long de la vie, et pas seulement lors de la vieillesse, qui consisteront à socialiser la part des richesses produites nécessaires à ce qu’aucun sur la planète ne crève de faim, ne manque d’un toit, ne soit emporté par la maladie faute d’un système de santé, c’est-à-dire exactement l’inverse de ce que réussit à faire le capitalisme…

Mais parvenir à ce résultat suppose que la bataille commence enfin, que la lutte s’organise par la base, selon les modalités de l’autonomie du mouvement social, sur le principe des assemblées générales souveraines et du mandat impératif et révocable ; la question la plus importante n’est donc pas de savoir combien de personnes seront dans la rue le 23, mais combien ne reprendront pas le travail le 24.

Fédération Anarchiste

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