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Tract fédéral pour la grève du 23 mars

Justice sociale ? Grève générale !

Le mardi 16 mars 2010

Aujourd’hui, nous nous retrouvons une fois de plus dans la rue à battre le
pavé pour exprimer notre ras-le-bol et notre révolte face aux conséquences
du programme de casse sociale et de répression mis en place par le
capital, et déjà bien initié par les gouvernements précédents, de droite
comme de gauche. Comme toujours ce sont les plus pauvres, les précaires,
les immigrés avec ou sans papiers, les sans-domicile et mal-logés qui sont
les plus touchés par les difficultés à vivre correctement et dignement
mais aussi par la radicalisation de la répression.

Organisons et gérons nous-mêmes nos luttes en dehors et contre les bureaucraties syndicales et politiques !

Les bureaucraties syndicales, loin de construire la mobilisation et la
résistance sociale s’échinent à canaliser le mécontentement dans des
journées d’actions sans lendemains et se résignent, en échange de leur
survie, à renégocier nos conquêtes sociales arrachées aux patrons et à
l’Etat par nos aîné-e-s. Comment compter sur les directions des
confédérations syndicales alors même que la bagarre des cheminots
d’octobre 2007 a été sabotée, que l’accord sur la « modernisation du
marché du travail » a été signé par quatre confédérations et que la
position commune sur la représentativité syndicale constitue une étape
décisive pour l’intégration, au détriment de sa combativité, du
syndicalisme dans l’appareil d’Etat.

La solution ne viendra pas des combinaisons politiciennes : qu’attendre du
Parti socialiste qui a largement prouvé ces trois dernières décennies sa
capacité à égaler la droite dans sa politique de casse des droits sociaux
et des services publics. Qu’attendre du Front de gauche et des écologistes
qui seront contraints de s’allier avec le PS pour conserver leurs quelques
élu-e-s. Qu’attendre d’une énième mouture d’un parti prétendument
anticapitaliste, mais qui se situe déjà clairement dans une logique
électoraliste, sinon confusion politique, opportunisme et perte de temps ?
Face à ce plan politico-syndical bien huilé qui s’organise un peu partout,
et jusque dans les Centres de rétention administrative, il existe tout de
même des grains de sable : les luttes des sans-papiers (salariés ou non)
qui s’organisent partout, les bagarres contre les plans de licenciements,
contre les suppressions de postes dans les écoles, dans les hôpitaux, pour
la hausse des salaires, pour le retour aux 37,5 annuités...
Face à cette situation, le mouvement social a jusqu’à présent été atomisé
à l’extrême ; cependant les conflits sociaux se multiplient, prennent une
tonalité de plus en plus radicale, mais la jonction des luttes ne s’opère
que dans le cadre sclérosant des journées d’action étroitement contrôlées
dans leur déroulement et leur calendrier par les hiérarchies des centrales
syndicales institutionnalisées. Pourtant la perspective d’une action
d’ampleur décisive pourrait se dessiner au regard des événements récents :
grèves et actions de résistance en Guadeloupe, en Martinique ou encore sur
des sites industriels comme ceux de Caterpillar à Grenoble, Continental à
Clairoix et Goodyear à Amiens, Total à Dunkerque et bien d’autres non
relayés dans les médias nationaux...

Les services publics, de plus en plus menacés par la privatisation, ont
connu de fortes mobilisation, que ce soit dans la santé contre la loi
Bachelot, dans l’université contre les décrets Pécresse et la LRU, à la
Poste, à GDF... Mais ces mouvements n’ont pas connu de développements
immédiats, pas plus que les importantes journées d’action qui demeurent
sans lendemain et sans perspectives.

De la grève générale expropriatrice et autogestionnaire à la société anarchiste, sans classes ni Etats

Face aux attaques concertées du patronat et de l’Etat, qui ne visent qu’à
enrichir les actionnaires au détriment des travailleurs et de l’avenir de
la planète, il faut une réponse commune des exploités. Il reste donc à
fédérer ces mouvements sociaux épars dans un mouvement d’ensemble qui
s’appelle la grève générale autogestionnaire.

Les militants anarchistes appellent à la tenue dans les ateliers, les
services, les bureaux, d’assemblées générales décisionnaires avec des
mandatés révocables, pour préparer la lutte, d’une part contre chacune des
mesures régressives prises par leur patron ou le gouvernement, et d’autre
part plus globalement contre la politique d’appauvrissement généralisé des
populations. Face à l’Etat et au patronat, les travailleurs du secteur
public et du privé doivent pouvoir conduire et contrôler leurs propres
luttes sans se préoccuper de ceux qui n’aspirent qu’à les diriger.

Les anarchistes appellent les jeunes, les chômeurs, les retraités à se
joindre aux luttes interprofessionnelles, professionnelles et spécifiques.
Alors, de ces résistances et de ces pratiques pourra naître la perspective
d’une grève expropriatrice et gestionnaire : gérons nous-mêmes nos
entreprises puisque c’est nous qui y créons les richesses, gérons
nous-mêmes la sécurité sociale, les écoles, les hôpitaux et les caisses de
retraites, solidairement, avec de vrais moyens gérés collectivement,
puisque nous sommes les premiers concernés, gérons nous-mêmes nos
quartiers, nos villes, nos zones rurales puisque c’est nous qui y vivons.

Fédération Anarchiste

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