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Refondation sociale ou démolition sociale ?

Le juin 2000

Avec la réforme de l’assurance-chômage, nous constatons que les appétits du patronat sont sans limites. Son projet CARE (devenu PARE), pour l’Aide au Retour à l’Emploi, change totalement les missions de l’ASSEDIC.

De droits collectifs, pourtant bien maigres (41% de chômeurs indemnisés, dont 80% à moins de 5000 F par mois)comparées aux salaires mirobolants et aux stocks options des barons de l’industrie et de la finance, nous passons aux droits individualisés. Ce plan prévoit l’obligation de bilans de compétence, de formations, et surtout, d’accepter les contrats de travail proposés, sous peines de sanctions. Le patronat entend ainsi se constituer un vivier de personnes qualifiées dans lequel puiser afin de satisfaire au mieux ses intérêts. La dimension collective de la protection sociale en France est ainsi remise en cause, avec la complaisance des syndicats CFDT et CFTC qui s’étaient déjà illustrés lors du Plan Juppé en 1995.

Parallèlement, l’UNEDIC, et à travers elle le MEDEF et les deux syndicats déjà cités, s’attaquent à la convention collective des salariés du régime d’assurance chômage pour imposer : annualisation du temps de travail, flexibilité comme partout. Il est intéressant de constater que le changement du système informatique des ASSEDIC le rend compatible avec celui des banques et assurances privées. Des mauvais esprits y trouvent une étrange coïncidence devant la détermination de Denis Kessler, numéro deux du groupe AXA et négociateur à l’UNEDIC pour le compte du MEDEF. Vous avez dit privatisation en vue ?

Face à ce projet et ces ambitions peu avouées, le gouvernement renâcle juste sur la forme. L’idée patronale n’est pas condamnée. Et pour cause, le changement de statut de la protection sociale s’inscrit dans les objectifs de l’Union Européenne, qui reprend elle-même à son compte les recommandations du FMI : la libéralisation de tous les marchés !

Face à ces attaques bien orchestrées, la réponse syndicale reste bien timide. La riposte doit pourtant être à la hauteur. C’est tous ensemble : salariés de tous secteurs, étudiants, chômeurs, qu’il va nous falloir nous mobiliser. Un projet phare doit nous guider :
- la réappropriation de la protection sociale par le monde du travail, c’est-à-dire l’expulsion du patronat, de l’État et de tous ces organismes,
- la gestion directe, transparente, par l’ensemble des travailleurs au travers de mandatés révocables et rendant régulièrement des comptes.

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