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Tract fédéral

Le capitalisme a un malaise... Aidons-le à mourir !

Le vendredi 30 janvier 2009

Faillites de certaines banques, nationalisations partielles de certaines autres afin de les sauver du naufrage, les riches ont commencé à casser leur jouet à force d’en abuser et ont fini par se faire peur. Que la spéculation produise des « bulles », une économie virtuelle, n’est pas un dysfonctionnement, c’est l’économie financière « libérée des contraintes » de l’Etat telle que l’ont souhaitée les libéraux de droite et de gauche. Que les banquiers spéculent sur le fait que les pauvres ne pourront pas rembourser leurs emprunts et pourront ensuite leur confisquer leurs biens n’est pas une dérive du capitalisme mais le travail d’escrocs qui opèrent en toute légalité. Que les traders spéculent sur la spéculation elle-même afin de gagner toujours plus et toujours plus vite, c’est aussi l’évolution naturelle du capitalisme libéral. Et quand certains accusent les paradis fiscaux, ils omettent de dire que ceux-ci sont incontournables dans le système capitaliste.

Et pour nous, ceux de la « France d’en bas », faut-il avoir peur ? Les riches ont poussé le bouchon un peu loin, ont perdu au jeu, et alors ? Alors voilà qu’ils ne veulent pas payer de leur poche. Il faudrait que le bon peuple se serre la ceinture et, évidemment, ne revendique plus car ça pourrait mettre en péril l’emploi... Est-ce que ce sont les travailleurs qui mettent leur emploi en péril avec la spéculation et les délocalisations ?

Les récents chiffres du chômage sont-ils la conséquence de la crise ou bien sont-ils seulement plus ou moins trafiqués que d’habitude ? On nous promet encore plus de chômage et des conditions plus dures pour les chômeurs que l’on va culpabiliser toujours plus, comme s’ils étaient responsables de la « bulle spéculative », comme s’ils étaient responsables des délocalisations. Dès les premiers jours qui suivirent la dégringolade boursière, on nous annonçait des milliers de suppressions d’emplois dans le secteur automobile, mais aussi dans nombre d’industries diverses. On voit bien que la crise est aussi un prétexte. Dès les premiers fléchissements de toutes les places boursières dans le monde, les économistes en vogue dans les médias nous ont annoncé un tsunami de licenciements. Et ça ne traîne pas ! Les patrons « dégraissent » comme au bon vieux temps, qu’ils soient ou non directement victimes de la « crise ». Et c’est par milliers que les grandes entreprises jettent les salariés.

La nouvelle frilosité des banques à accorder des crédits ne justifie pas le renforcement de l’exploitation. Ceux qui ont perdu au jeu veulent se « refaire » et ils entendent se payer d’une part sur le contribuable et d’autre part à l’aide d’une exploitation toujours plus rigoureuse des travailleurs, de l’employé jusqu’au cadre. Par rapport à ça, la promesse de sanctions contre les responsables ne consolera pas les licenciés de partout et ne comblera pas non plus le manque à gagner des capitalistes... car sur le long terme, ils n’ont pas perdu ! Ils ont seulement gagné moins qu’ils ne le prévoyaient. Par contre, pour les SDF d’aujourd’hui et de demain, la perte est tout à fait concrète. Quant à l’éventualité d’un plafonnement des salaires les plus hauts, c’est tout simplement du foutage de gueule quand on sait que les plus riches trouvent la plus grande part de leurs revenus bien au-delà de leurs salaires (dividendes, stock-options...).

Et ce n’est bien évidemment pas ça qui empêcherait une nouvelle crise. Et d’ailleurs, ce ne fut qu’une rumeur, les dernières mesures annoncées sont une timide politique de relance, dignes d’un keynésianisme dégonflé. Ce plan serait-il plus audacieux qu’il ne changerait rien au fait que sauver le capitalisme n’est évidemment pas notre objectif en tant qu’exploités.

A l’échelle de la planète, les Etats empruntent des sommes astronomiques (plusieurs milliers de milliards d’euros) pour les prêter aux banques afin qu’elles se remettent sur pied. Qui va payer les intérêts ? Les contribuables, les consommateurs... Pourtant, il n’en faudrait pas tant pour résoudre les problèmes de faim dans le monde, par exemple. Pendant ce temps, l’Etat français trouve de l’argent pour construire de nouvelles prisons mais n’en a pas pour embaucher des enseignants. Au contraire,il en diminue le nombre. Il n’en faudrait pas tant non plus pour loger les SDF, il suffirait d’ouvrir les portes des logements vides. Il est clair qu’il ne faut pas compter sur l’Etat pour ça... Il n’y a rien de défendable dans ce système.

Allons-nous laisser le système capitaliste se refaire une santé à nos dépens sans réagir ? Nous savons depuis longtemps que nous ne pouvons pas faire confiance aux exploiteurs pour parvenir à un monde en paix dans lequel personne ne crèvera de faim et/ou de froid, y compris dans les pays riches. Sortir de la crise en relançant la croissance ? Ayons le courage de dire non : la croissance ne résout pas tous les problèmes. Réfléchissons : plutôt que de foncer dans le mur en gaspillant les ressources naturelles et en enrichissant les riches, si tous ensemble, au lieu de cette funeste perspective, nous mettions en place un monde vivable pour tous ?

Face au danger du partage généralisé de la misère, la Fédération anarchiste l’affirme : le capitalisme ne s’effondrera pas seul sous le poids de ses contradictions, il va falloir le mettre à bas nous-mêmes ; pour cela, un seul moyen, : bloquer par la grève générale expropriatrice le fonctionnement de l’économie, puis réorganiser sans Etat ni patrons chaque secteur de la vie sociale ; il faudra impérativement neutraliser les chiens de garde que sont les appareils bureaucratiques des organisations syndicales, qui ne manqueront pas de voler au secours du Medef en présentant comme une victoire d’ampleur le gain d’une broutille comme une prime de transport ou une hausse des salaires microscopique, il faudra neutraliser aussi les partis d’extrême gauche, qui ne manqueront pas de siffler la fin de la récré pour nous imposer par un processus électoral la mise à mort de la révolution sociale...

C’est maintenant que tout se joue ! Mettons à bas le capitalisme ! Exproprions ! Autogérons !

Fédération Anarchiste

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