Et qui se tape la lessive ?

Pourtant, ceux qui, jusqu’à présent, ont assuré le travail de nettoyage sont les bénévoles et les collectivités locales. Alors que c’ est à Totalfina d’assumer la dépollution, ce qu’elle dit vouloir faire sous forme de compensation financière (fourniture de seaux et de pelles...?!)

Ce n’est pas assez. Nous devons avoir avant tout l’assurance que ce genre d’accident ne se produira plus. Nous n’avons pourtant guère d’espoir en ce sens...

Collusion entre le capitalisme et l’Etat : tout baigne dans l’huile.

Tant que nous vivrons dans cette société où le profit économique est plus important que la préservation de la Terre et la santé de ses habitants, ce type d’horreur se reproduira.

Les compagnies pétrolières réduisent les coûts en utilisant des navires vétustes et exploitent les marins sous-qualifiés des pays pauvres. Elles le peuvent car il existe ce que l’on appelle des "pavillons de complaisances", des zones où les règlements en matière de sécurité maritime sont très restreintes. Ce sont l’équivalent des paradis fiscaux pour les finances (zone de dérèglementation fiscale où les grosses fortunes viennent planquer leur fric pour échapper aux irnpôts de leur pays d’origine). La France possède un pavillon de complaisance : les iles Kerguelen. Le gouvernement de la "gauche plurielle" a beau dénoncer ces zones de non-droit, il ne fait rien pour les faire disparaître.

La complicité entre l’Etat et les pétroliers dans le domaine des magouilles politico-financières n’est plus à démontrer. En témoigne la fameuse affaire Elf où l’on retrouve, entre autres, Roland Dumas, Charles Pasqua, des barbouzes et... Elf, qui sert d’intermédiaire de corruption pour la vente de frégates françaises à Tarwan. Tout récemment, on a appris la participation d’Elf dans l’affaire franco-allemande du financement occulte du CDU, avec le couple Mitterrand-Kôhl en guest-star.

Les pétroliers carburent à la dictature.

Non contents d’exploiter des populations qui n’ont aucun droits sociaux, les compagnies pétrolières n’ont jamais cessé de soutenir les dictatures qui protègent leurs intérêts. Ainsi Totalfina soutient la dictature mllitaire en Birmanie, qui lui fournit de la main d’oeuvre gratuite pour la construction d’oléoducs. De même Elf soutient ou a soutenu les régimes autoritaires au Gabon, au Congo ou au Nigena. Par leur soutien au régime, les pétroliers engluent les peuples dans la misère et l’oppression.

Contre toutes les marées noires, le noir de l’espoir anar...

A l’heure où le gouvernement entérine le principe "pollueur-payeur" qui permet aux compagnies d’acheter des sortes de "jetons de pollution" pour pouvoir tout dégueulasser à leur guise, il est urgent de rappeler que la préservation de l’environnement ne se monnaye pas. La destruction de la nature est aussi néfaste pour l’être humain que pour les autres espèces animales et végétales. Contrairement aux organisations écologistes réformistes, nous, anarchistes, pensons que nous ne préserverons la Terre qu’en abolissant totalement ce système capitaliste et étatique qui permet à une minorité d’irresponsables de s’en foutre plein les poches tout en continuant à polluer les plages, les corps et les esprits, sans se soucier du bien commun.

Nous proposons de remplacer ce système par une organisation différente de la société, où les décisions seront prises en commun par tous et pour tous, dans un esprit de liberté et de responsabilité individuelle. C’est ce que nous appelons le fédéralisme libertaire.

Ne broyons pas du noir : il y a des alternatives immédiates à la pollution.

Pourquoi les compagnies pétrolières ont-elles un tel pouvoir ? Parce que le pétrole apparaît comme une nécessité absolue dans notre mode de vie, marqué par la surconsommation.

Il y a d’une part des pistes de recherche scientifiques et technologiques d’alternatives au pétrole.

Le pétrole est la base des matières plastiques. Pourtant, il semblerait qu’il y ait moyen de fabriquer des matières analogues à base de cellulose (que l’on trouve dans les végétaux, matières premières renouvelables si l’on en gère bien la production), et qui seraient de surcroît biodégradables.

Le pétrole est aussi une source d’énergie. Les énergies alternatives existent éolienne, solaire, géothermique, moteur à hydrogène... Qu’attendent les gouvernements pour favoriser la recherche et les applications en ce domaine ? Evidemment, tant que ces énergies ne seront pas la source de confortables revenus de corruption, on peut s’attendre à ce que rien ne change...

Par contre, nous pouvons chacun agir et lutter en faveur des économies d’énergie et des choix les moins polluants. Par exemple, exiger des collectivités locales la gratuité des transports publiques. A Strasbourg, nous avons l’avantage d’avoir le tram et un réseau de bus assez dense, ce qui remplace avantageusement la voiture. Si ces transports étaient gratuits, on éviterait cette accumulation inutile et désastreuse de bagnoles, responsable d’ une grosse part de la pollution urbaine. La gratuité des transports en commun n’est pas une proposition irréaliste : l’achat des tickets ne sert quasiment qu’à rembourser les frais de contrôle.

Prenons nos affaires en main et désengluons nos vies de toutes les pollutions !