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Retraites : des propositions libertaires

Le jeudi 20 juin 2002

Le système de retraite actuel même s’il représente un réel acquis social, ne doit pas apparaître comme un horizon indépassable. En effet, il reste encore profondément injuste et inégalitaire.

- Il est injuste parce que certains (souvent ceux qui se sont usés dans les boulots les plus pénibles et inintéressants) touchent des retraites de misère... pendant que d’autres (qui ont eu les boulots les plus valorisants), ont des retraites confortables ;

-Il est inégalitaire parce que certains (les militaires, les flics) peuvent partir après 15 ans de service, toucher une retraite et cumuler celle-ci avec un nouvel emploi ; alors que d’autres doivent attendre 60 ans et même davantage, pour avoir droit à une retraite "décente"... parce qu’ils leur manquent des trimestres de cotisations ;

-Et il est insensé parce qu’aujourd’hui la richesse globale produite dans un pays comme la France permet sans conteste aucun à chacun d’avoir un juste revenu. Pour cela il est nécéssaire de partager les richesses de manière égalitaire, de
réduire massivement la durée du travail, et d’assurer à toutes et tous de quoi vivre correctement.

Bien évidemment, il nous faut nous battre pour réaliser ce partage des richesses malgré les maîtres de ces richesses et de notre destin... Il nous faut réfléchir à la notion même de retraite dans l’optique d’une redéfinition du travail socialement utile, de la fonction idéologique
du travail et de la nécessaire déconnexion entre revenus et travail.
Il nous faut (ré)inventer une place nouvelle pour des "vieux" de plus en plus nombreux dans notre société.

Dans ce cadre, nous pensons que les libertaires peuvent, dès
aujourd’hui, avancer des revendications offensives à propos des retraites.

Nous en avons recensé six que nous avons regroupées autour de trois thématiques :

- Au nom de l’égalité, il nous faut nous battre pour :

- La retraite à 55 ans pour toutes et tous, quel que soit le nombre d’années de cotisation, avec perception immédiate d’une pension,

- Une retraite mensuelle unique de 1.400 euros quel que soit le salaire antérieur et quel que soit le nombre d’années de cotisation. Car chacun et chacune a le droit imprescriptible, quand ses forces déclinent, de pouvoir vivre décemment. Et il serait profondément injuste que celles et ceux qui ont perçu de gros salaires au motif de longues études et grâce à un financement social du système éducatif perçoivent des retraites supérieures à ceux qui ont financé leurs études en allant travailler très jeunes ;

- Au nom de la liberté, il nous faut nous battre pour :

- La possibilité, pour celles et ceux qui le désirent, de continuer à travailler au-delà de 55 ans. Étant entendu que la retraite de 1.400 euros est diminuée du montant du salaire et réduite à zéro si le salaire est supérieur à 1.400 euros,

- La possibilité, pour celles et ceux qui le désirent, de partir en retraite à tout moment et à tout âge. La retraite de 1.400 euros pour tous à partir de 55 ans est calculée sur une base virtuelle de 35 années de cotisations. Celles et ceux qui veulent arrêter de travailler plus tôt perçoivent (si leurs revenus mensuels n’excèdent pas 1.400 euros) une retraite au prorata de leur nombre d’années de cotisation (chaque année étant égale à 1/35 éme) jusqu’à 55 ans, âge
où elles/ils ont droit à la retraite pleine ;

- Au nom de l’équité, il nous faut nous battre pour :

- La transformation des cotisations patronales en cotisations salariales car jusqu’à nouvel ordre ce sont les salariés qui produisent la richesse (la valeur ajoutée),

- Une auto-gestion (directe, sans le truchement d’organisations bureaucratiques) des caisses de retraites par les salariés. Ce sont eux qui financent les retraites par leur travail, c’est donc à eux d’en gérer le fruit.

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