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59ème congrès de la Fédération Anarchiste

Motion anti-électorale

Rouen les 18, 19 et 20 mai 2002

Le mai 2002

La Fédération anarchiste ne peut se féliciter de la victoire d’un Chirac, tout comme elle n’aurait pu se réjouir de celle d’un Jospin ou de qui que ce soit de plus fasciste. Nous rappelons que le principe de la démocratie représentative est d’abandonner sa voix et son pouvoir au profit d’un politicien. Á cet égard, rien n’a changé : malgré les taux d’abstention records jusqu’à ce pathétique second tour (les politiques antisociales de droite comme de gauche et l’impunité des élus en sont la cause principale), les élections passent et les problèmes restent…

La majeure partie des partis politiques, des organisations syndicales et des associations a voulu nous faire croire qu’il fallait sauver la République ; celle-là même qui, pilotée de nouveau par Chirac, met en danger nos libertés fondamentales.

Á gauche ou à droite, plus personne ne remet en cause une société fondée sur les inégalités économiques et sociales : tous défendent le droit d’opprimer et d’exploiter autrui. Nous n’avons rien à attendre d’eux. Á coups de privatisations, de casses du service public, de lois sécuritaires, les gouvernements successifs sont responsables et coupables. Qu’ils ne comptent pas sur le mouvement social pour les sortir du gouffre.

La démocratie ne protège pas de l’extrême-droite. Aujourd’hui en Europe, cette dernière est présente dans de nombreux gouvernements : Italie, Autriche, Danemark, Pays-Bas… Les élections n’ont jamais barré la route au fascisme, très souvent, le vote a légitimé les pires canailles ; Hitler et Mussolini sont arrivés au pouvoir par les urnes et c’est la chambre des députés qui a investi Pétain des pleins pouvoirs.

Les abstentionnistes ont toujours été calomnié-e-s. Quand ils/elles ne sont pas accusé-e-s de faire le jeu de la droite, ils/elles sont désigné-e-s comme les responsables des scores de l’extrême-droite.

Depuis des années, la social-démocratie et l’extrême-gauche parlementaire ont toujours muselé les mouvements sociaux en présentant comme seul débouché possible aux luttes, l’échéance électorale. Aujourd’hui, l’échec de cette stratégie attentiste est patent. Il faut sortir de l’impasse : pied à pied, dans les luttes sociales, dans tous les lieux et espaces, et au quotidien, nous devons développer collectivement des alternatives au capitalisme, au nationalisme, à la xénophobie, à l’Etat et au patriarcat et proposer un autre projet de société.

Ce projet devra remplacer l’exploitation de tous par la gestion directe de la production et de la distribution des richesses, par et pour la population. Ce projet, au lieu de confier la gestion des intérêts de la population à une minorité de privilégié-e-s, devra structurer l’intervention directe de chacun-e dans les décisions le/la concernant. Il est de la responsabilité de chacun-e de le faire vivre partout.

Partout, affirmons notre présence. Occupons le terrain, soyons actifs, manifestons. Avec toutes celles et ceux qui aspirent à une autre société, construisons une alternative sociale, d’émancipation, de liberté et de justice.

Motion acceptée à l’unanimité

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