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Villard (Creuse)

Motion politique et sociale : Les arrêter, et prendre l’offensive !

65e congrès de la Fédération anarchiste du 10 au 12 mai

Le vendredi 16 mai 2008

Le 65e congrès de la Fédération anarchiste constate que l’analyse faite lors de son congrès de 2007, dans la motion « Urgence sociale » se retrouve totalement confirmée par les faits : « Le programme de casse sociale et de répression mis en place par le capital, déjà bien initié par les gouvernements précédents, de droite comme de gauche, se retrouve encore plus en position de force »... « Les plus précaires, les immigrés avec ou sans papiers, les sans-domiciles vont être particulièrement touchés par la radicalisation de la répression. »

« Les centrales syndicales, loin de construire la mobilisation sociale se résignent, en échange de leur survie, à négocier la remise en cause du droit de grève, du Code du travail, du contrat de travail ; à faire passer pour de nouveaux droits la fléxisécurité qui n’est que la perte des acquis collectifs de la classe ouvrière »... « L’application de l’accord majoritaire dans les entreprises s’assortit de la dérogation à la hiérarchie des normes. »

Il faut d’abord arrêter de toute urgence ce rouleau compresseur. Sinon, il ne restera rien, avec les franchises médicales, de l’esprit de la Sécurité Sociale, il ne restera rien des services publics et des statuts des personnels avec la « Révision générale des politiques publiques » et les propositions Attali (ancien conseiller de Miterrand). Il ne restera rien du système des retraites par répartition. Il ne restera rien de la laïcité, alors même que Sarkozy déclare que la « question sociale est subsidiaire » mais que celle de Dieu est fondamentale.

L’issue ne peut relever des élections. L’évidence devrait s’imposer : la raclée prise par l’UMP aux élections municipales n’a pas changé d’un iota les orientations pour lesquelles Sarkozy a été missionné par les marchés. Pas plus qu’en 2004 après la débâcle de la droite aux régionales ou qu’en 2005 après le non au référendum sur le Traité constitutionnel européen.

La solution ne viendra pas non plus des combinaisons politiciennes : qu’attendre du PS alors même que son secrétaire général déclare, au lendemain des municipales : « Nous ne sommes pas là pour contredire ou rendre illisible la politique du gouvernement » ? Qu’attendre d’une énième mouture d’un parti pseudo anticapitaliste, mais qui se situe déjà clairement dans une logique électoraliste, sinon confusion politique, opportunisme et perte de temps ?

Comment compter sur les directions des confédérations syndicales alors même que la bagarre des cheminots (régimes spéciaux) d’octobre 2007 a été sabotée, que l’accord sur la « modernisation du marché du travail » a été signé par quatre confédérations et que la position commune sur la représentativité syndicale constitue une étape décisive pour l’intégration, au détriment de sa combativité, du syndicalisme dans l’appareil d’Etat.

Face à ce plan politico-syndical bien huilé qui s’organise un peu partout, et jusque dans les Centres de rétention administrative, il existe tout de même des grains de sable : les luttes des sans-papiers (salariés ou non) qui s’organisent partout, les bagarres contre les plans de licenciements, contre les suppressions de postes dans les écoles, dans les hôpitaux, pour la hausse des salaires, pour le retour aux 37,5 annuités...

Dans le monde, le capitalisme, pour maintenir son taux de profit, doit sans cesse augmenter le taux d’exploitation des ressources humaines et naturelles. Les récentes émeutes de la faim attestent du caractère explosif de la situation, même si les résistances sociales restent globalement aujourd’hui dans le cadre du système.

La croissance économique utilisée comme fuite en avant par le capitalisme pour masquer les inégalités sociales et la pauvreté a accéléré l’épuisement des ressources et fait atteindre les limites physiques de la planète. Renforcée par la spéculation, c’est bien l’augmentation du prix du pétrole devenu rare – et donc aussi de l’ensemble des produits manufacturés – qui rogne sérieusement le pouvoir d’achat au Nord et déclenche des famines au Sud.

Face à ces attaques concertées du patronat et de l’Etat, qui ne visent qu’à enrichir les actionnaires au détriment des travailleurs, il faut une réponse commune des exploités. Il reste donc à fédérer ces mouvements sociaux épars dans un mouvement d’ensemble qui s’appelle la grève générale autogestionnaire.

Le 65e congrès de la Fédération anarchiste appelle à la tenue dans les ateliers, les services, les bureaux, d’assemblées générales décisionnaires avec des mandatés révocables, pour préparer la lutte, d’une part contre chacune des mesures régressives prises par leur patron ou le gouvernement, et d’autre part plus globalement contre la politique d’appauvrissement généralisé des populations. Face à l’Etat et au patronat, les travailleurs du secteur public et du privé doivent pouvoir conduire et contrôler leurs propres luttes sans se préoccuper de ceux qui n’aspirent qu’à les diriger.

Le congrès appelle les jeunes, les chômeurs, les retraités à se joindre aux luttes interprofessionnelles, professionnelles et spécifiques.

Alors, de ces résistances et de ces pratiques pourra naître la perspective d’une grève expropriatrice et gestionnaire : gérons nous-mêmes nos entreprises puisque c’est nous qui y créons les richesses, gérons nous-mêmes la sécurité sociale, les écoles, les hôpitaux et les caisses de retraites, solidairement, avec de vrais moyens gérés collectivement, puisque nous sommes les premiers concernés, gérons nous-mêmes nos quartiers, nos villes, nos zones rurales puisque c’est nous qui y vivons.

C’est la seule issue à l’impasse suicidaire du capitalisme.

Fédération Anarchiste

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