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63e Congrès de la Fédération anarchiste

Seule la lutte paie

3-4-5 juin 2006 à Merlieux

Le mardi 6 juin 2006

Les militants et militantes de la Fédération anarchiste, réunis en leur 63ème congrès à Merlieux les 3, 4 et 5 juin 2006 ont adopté ce texte d’orientation à l’unanimité.

Le mouvement dit « anti-CPE » du printemps dernier a, une fois de plus, démontré que seule la lutte payait. A la suite des émeutes de banlieues en novembre 2005, ce mouvement a représenté un grave danger politique pour le gouvernement. En effet, nous avons constaté par endroit une convergence réelle entre la révolte des jeunes en banlieue, au lycée et à l’université.

Ces luttes sont une réponse adaptée à la paupérisation, à la précarisation et à la répression. Ce processus d’accroissement de l’exploitation se développe depuis des années, sous tous les gouvernements, et renforce la domination économique et sociale.

Au cours de la lutte « anti-CPE », des modes d’organisation, basés sur des assemblées générales souveraines et décisionnelles, des occupations et des blocages de l’économie se sont développés.Ils préfigurent les luttes de demain et même une nouvelle façon d’appréhender l’organisation sociale. Par ces recours à des formes d’action directe, les jeunes et les moins jeunes renouent avec les principes et les pratiques de la lutte collective initiés, il y a 100 ans par la Charte d’Amiens, et mis en œuvre, notamment lors des grèves et occupations de 1936.

Il reste que, si le gouvernement a reculé sur la question du CPE, il s’agit d’une victoire socialement importante mais relative. Les mesures anti-sociales continuent de s’appliquer, à commencer par ce qui reste de la loi dite « d’égalité des chances » (apprentissage dès 14 ans, travail de nuit dès 15 ans...).

Manifestement, les salarié.e.s, même très massivement présent.e.s dans les rues, ne sont pas entré.e.s dans une logique de grève reconductible et d’affrontement avec l’Etat. De leur côté, les organisations syndicales, par un mot d’ordre très réducteur (retrait du CPE), des moyens d’action volontairement très limités (journées d’action) et les arrières-pensées électorales, n’ont pas permis non plus la généralisation du mouvement.

Les militant.e.s de la Fédération Anarchiste, massivement impliqué.e.s dans cette lutte contre la précarisation, affirment que cette victoire partielle n’est qu’un début. Elle doit déboucher sur d’autres luttes, plus fortes et plus déterminées pour offrir d’autres débouchés.

Cette lutte montre également qu’il est inutile de se fourvoyer dans les urnes, tant il est vrai que ce ne sont pas les barricades de bulletins de vote qui permettront une transformation sociale significative.

Enfin, la Fédération Anarchiste rappelle que la Grève Générale ne prend sens que si elle est autogestionnaire et expropriatrice, seule condition pour détruire le capitalisme qui n’est ni réformable ni amendable.

Fédération Anarchiste

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