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Il faut savoir commencer une grève* !

Le samedi 9 octobre 2010

A l’approche de la journée du 12 octobre, des fissures apparaissent dans le bel ordonnancement de la pseudo-lutte contre le plan Sarkozy-Fillon-Woerth dans lequel les bureaucraties syndicales voudraient bien nous engluer à coup de journées d’action où des cortèges fournis masquent le nombre réel de grévistes. Depuis le 23 septembre, l’exigence du retrait s’exprime de plus en plus clairement dans les prises de position à la base, et il devient de moins en moins tabou de le faire, y compris contre les appareils syndicaux . Car la ficelle commençait à devenir trop grosse : une manifestation un samedi et un vide de près de trois semaines alors que la question sur toutes les lèvres le 23 septembre était : qu’est-ce qu’on fait le 24 au matin ? Cette fois, ça ne passe plus, et la base s’affranchit, c’est donc maintenant ou jamais qu’il faut y aller, sans quoi la défaite est au bout du chemin, avec son cortège de nouveaux coups durs encore plus nocifs que les précédents. Le gouvernement de ce pays n’a d’ailleurs pas attendu une éventuelle victoire sur le dossier des retraites pour annoncer des méfaits supplémentaires : déremboursements aggravés de médicaments, gel du point d’indice pour les fonctionnaires jusqu’en 2013, au lieu de 2011, emploi désormais décomplexé du terme de « rigueur » en matière budgétaire, on peut penser sans risque d’erreur que ce n’est qu’un début…

Face à cette montée de la colère, l’attitude des leaders syndicaux constitue un réel problème pour leurs mandants : quand ils ne s’opposent pas clairement à la généralisation du conflit, comme en témoigne la dernière déclaration de Bernard Thibaut le 7 octobre sur RTL, oublieux de l’histoire de la CGT du début du 20ème siècle : "[La grève générale] n’a jamais été pratiqué dans l’histoire sociale de notre pays (...) C’est un slogan pour moi tout à fait abstrait, abscons. Cela ne correspond pas aux pratiques par lesquelles on parvient à élever le niveau du rapport de forces", quand ils ne freinent pas des quatre fers, empêtrés qu’ils sont dans leurs compromissions avec le pouvoir, ils se cantonnent dans le silence ! Leur devoir et leur honneur serait pourtant de relayer sans état d’âme le mouvement impulsé par les fédérations et les syndicats de base, mais d’honneur, il n’en ont jamais eu , et ils s’assoient depuis tellement longtemps sur leurs mandats qu’ils n’ont pas davantage le sens des comptes qu’ils doivent rendre à ceux qui les ont mis en place !

Pourtant, jamais la grève générale n’a autant été à l’ordre du jour, en France, en Espagne, en Grèce, jamais elle n’a été aussi cruciale, jamais elle n’a été reliée aussi étroitement à la nécessité de sortir de toute urgence du capitalisme par une révolution sociale. Alors, s’il faut savoir commencer une grève, il faut aussi savoir commencer une révolution !

Fédération Anarchiste


*"Il faut savoir terminer une grève(…) " Maurice Thorez, Secrétaire Général du PCF en 1936, repris par Nicolas Sarkozy en 2007.

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