Le dimanche 3 décembre 2006
Disponible à la table de presse de la FA tous les samedi à partir de 15h place Kléber
L’édito
Les dirigeants des transnationales, véritables Moloch des temps actuels, se foutent pas mal de qui sera l’élu de la prochaine élection présidentielle.
Alimentant, sous le couvert de leurs frais professionnels, les différentes campagnes, de droite comme de gauche, ils dictent aux candidats le cadre de leurs élucubrations populistes.
Tout ce qui leur importe est de pouvoir continuer la gestion de l’économie sans aucune entrave sociale. Il n’est point de semaine sans que l’on nous annonce la suppression de plusieurs milliers d’emploi. Le travailleur français ne serait, si l’on en croit les analystes économiques ayant chapitre dans les médias institutionnels, pas assez concurrentiel, trop cher, trop peu productif. Il est vrai que si l’on fait la comparaison avec les travailleurs chinois travaillant 72 heures par semaine pour un salaire mensuel de 60 euros, même en travaillant au Smig 39 heures par semaine, nos travailleurs pauvres ne peuvent tenir la comparaison, ils sont dans les choux - seul légume qui en Chine est mis gracieusement à la disposition des habitants, pour lequel les marxistes-léninistes appliquent le principe de la prise au tas. Nous ne sommes pour ces crapules que des producteursconsommateurs, et non des individus. Si on fait la comparaison avec la société athénienne qu’ils prennent comme modèle pour leur démocratie, les seuls citoyens véritables, qui ont accès aux décisions, sont les « entrepreneurs », nous autres travailleurs n’étant considérés que comme les esclaves de l’époque. Le suffrage universel n’est qu’un leurre censé nous faire croire que nous participons à notre propre exploitation, alors que les choix qu’ils nous proposent ne nous laissent aucune chance pour renverser leur système de domination, hormis le processus naturel d’une révolution sociale !
Cependant, au Mexique, les populations se révoltent. Les habitants des États du sud cherchent à reprendre le contrôle de leur destinée face à l’imbroglio politique suivant l’élection présidentielle, où le candidat du parti révolutionnaire démocratique - scission du parti révolutionnaire institutionnel - a été évincé au profit du candidat du parti d’action nationale, pour cause de fraude par trop voyante. Le gouverneur d’Oaxaca (Pri), objet de l’ire de la population, a déclaré que seul Dieu pouvait le destituer ; ce qui n’a pas manqué d’affoler l’évêque du coin qui se veut le seul représentant du dénommé Dieu sur son diocèse.
L’assemblée populaire du peuple d’Oaxaca appelle maintenant à constituer l’Assemblée populaire des peuples du Mexique, où les prises de décision n’émaneront plus de cercles restreints de dirigeants, mais seront le fruit d’une organisation horizontale entre les différentes assemblées populaires. Ici comme là-bas, aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain, une seule solution : la révolution !