Le février 2000
La montée du FPO, parti d’extrême droite proche des idées néo-nazis, en Autriche est plus que préoccupante. Son entrée dans le gouvernement à part égale avec le parti conservateur ne peut que nous faire repenser à la montée du fascisme et du nazisme de l’entre-deux guerres. Il devient donc important d’organiser une résistance antifasciste radicale et révolutionnaire ainsi qu’une solidarité internationale pour empêcher toute montée du fascisme. En Autriche, en France comme partout ailleurs.
En France, l’implosion du FN n’a pas supprimé l’idéologie fasciste, contrairement à ce que beaucoup aimeraient nous faire croire. Au contraire, des mouvements nationalistes ne cherchent plus à cacher leur idéologie fasciste. C’est ainsi que l’on voit fleurir à nouveau des autocollants de Nouvelle Résistance et que le GUD se relance dans des actions violentes telles l’incendie de la Plume Noire à Lyon il y a un an ou plus récemment l’attaque de la librairie du Monde Libertaire à Paris, toutes deux appartenant à la Fédération Anarchiste. Strasbourg n’est pas épargnée, un étudiant s’est récemment fait agressé par des GUDards.
Cette montée du fascisme montre les imperfections de la démocratie représentative. Effectivement ce système démocratique ne nous permet que d’abdiquer notre pouvoir au profit d’un autre. Les décisions ne sont plus prises collectivement mais par une minorité. Même Si on peut choisir "librement" le candidat qui va nous représenter nous ne pouvons pas le mandater sur des points précis, nous n’avons aucune garantie sur ce qu’il va faire, nous ne pouvons ni le contrôler ni le révoquer. Et si par malheur un parti totalitaire venait au pouvoir démocratiquement ce dernier pourrait bien décider, tout seul, comme l’ont fait Hitier et Mussolini, d’enlever toutes nos libertés gagnées après maintes luttes sociales.
Mais il n’y a pas que quand les partis fascistes sont au pouvoir que les mouvements sociaux sont réprimés. Suite à la plainte du PS de Strasbourg (qui gère la municipalité...) déposée après l’occupation de leurs locaux par les chômeurs l’an dernier, le tribunal vient d’annoncer trois ans de mise à l’épreuve pour huit des participants à cette action. Cela montre leur volonté de casser tous mouvements sociaux et mettre à bas la solidarité et le militantisme.
Rappelons qu’au niveau national, le PS fait partie d’un gouvernement qui fait preuve de l’inhumanité la plus révoltante en expulsant des Sans-Papiers (ce qui équivaut pour certains d’entre eux à une condamnation à mort) et en institutionnalisant la précarité (annualisation du temps de travail, flexibilité, emplois-jeunes...). Contrairement à ce que tous les partis électoraux nous disent, la démocratie n’est pas garante de la liberté car c’est par cette même démocratie que n’importe qui, à condition d’avoir de l’argent, du pouvoir ou du charisme, peut arriver aux postes décisionnels.
Nous, anarchistes, pensons que tout pouvoir est source d’inégalité, donc la démocratie aussi. Nous souhaitons construire une autre forme d’organisation pour la société, débarrassée du pouvoir et de toutes discriminations, et basée sur des principes libertaires, égalitaires et solidaires où tout individu pourra gérer sa propre vie comme il l’entend. Nous voulons une société autogérée par et pour les personnes la composant.