Tract
Le mardi 25 mai 2010
Depuis le 1er mai, en Grèce, la résistance contre le plan d’austérité imposé par les socialistes (Pasok) au pouvoir ne cesse de s’amplifier. Fatigué de faire les frais de la crise, le peuple grec est massivement descendu dans la rue pour exprimer sa colère. La grève générale du 5 mai a été une démonstration de force des travailleurs. En effet, il s’agit des plus grandes manifestations que le pays ait connues depuis la chute de la dictature en 1974. Durant les manifestations, de violents heurts ont opposé les manifestants à la police anti-émeute. Malgré la répression et les violences policières, les Grecs ne semblent pas prêts à payer la crise des capitalistes et à accepter le plan d’austérité que l’État grec veut leur imposer.
Du fait de la crise économique, l’État grec impose à sa population de nombreux sacrifices : baisse des pensions de retraite, recul de l’âge de départ en retraite, baisse ou gel des salaires des fonctionnaires jusqu’en 2014, levée de l’interdiction faite aux entreprises de licencier plus de 2 % de leurs effectifs, hausse de nombreux impôts notamment la TVA de 19 à 23%, etc.
Pourquoi de telles mesures ? L’État grec a du mal à rembourser ses dettes auprès des banques ; du coup, ces dernières exigent des très forts taux d’intérêts. La situation est totalement paradoxale, car c’est avec de l’argent public que les banques ont été sauvées au début de la crise dite des sub-primes. Maintenant que les banques se sont servi de l’argent public et engrangent toujours des bénéfices énormes, elles spéculent sur la dette publique. Et qui paie ? Les salariés.
C’est cela le capitalisme : quand la croissance est là les profits vont aux riches, mais, quand la crise survient, c’est aux salariés de payer les erreurs des financiers et des banquiers pour sauver la mise aux plus riches. En somme, c’est la privatisation des profits et la socialisation des pertes.
Comme par hasard, l’État grec n’a pas sabré dans toutes ses dépenses : quasiment pas de baisse du budget militaire grec. Pourtant la Grèce est le pays de l’OTAN qui dépense proportionnellement le plus pour son armée...
Mais les plans d’austérité grecs ne sont pas fait uniquement sous la pression des banques et des spéculateurs : l’Union européenne et le FMI les ont imposés. Mais cela ne s’est pas fait sans arrière-pensées. Auprès de qui la Grèce achète-t-elle ses armes ? Essentiellement la France et l’Allemagne.
Qui détient cette dette grecque ? Essentiellement les banques européennes. Les États européens n’ont pas sauvé la Grèce ; ils ont sauvé leurs propres banques, leurs propres financiers, leurs propres parasites.
En fait le système financier ne sert que très peu à faire se rencontrer l’épargne et les emprunteurs, comme on voudrait nous le faire croire. Il a essentiellement pour fonction de pomper la richesse produite par les salariés pour la mettre dans la poche des actionnaires, des banques, des spéculateurs. Car qui produit la richesse ? Le trader et l’actionnaire, ou bien les salariés de l’industrie, les employés dans les services ? Qui contribue au bien-être dans la société : le personnel hospitalier ou les financiers ?
La richesse doit être à ceux qui la produisent : aux travailleurs. C’est à nous salariés, grecs ou français, de décider ce que nous faisons des richesses que nous produisons. Sans cela, notre travail servira toujours à remplir les poches des riches et des puissants. C’est cela le capitalisme : certains travaillent, d’autres encaissent. Et quand cela va mal, c’est aux salariés que l’on presse le citron.
Il nous faut leur arracher la richesse que nous avons produite par notre mobilisation, par l’union de tous ceux qui triment. La solidarité avec le peuple grec est essentielle, ce n’est qu’unis, nous travailleurs, que nous pourront balayer les exploiteurs et mettre fin au capitalisme. Si c’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons.
Fédération Anarchiste - groupe de Strasbourg
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