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Histoire du centre autonome (KTS) à Fribourg

Le mardi 1er août 2006

L’actuel centre autonome (KTS)

L’historique du KTS, paru dans le Monde Libertaire , d’après une présentation qui s’est déroulée durant la convention/rencontre anarchiste Do it yourself-DIY à Fribourg.

En 1971, un premier immeuble est occupé dans la Hummelstrasse pour protester contre sa future démolition. En 1972, des jeunes diffusent un tract pour revendiquer un lieu autogéré et anti-autoritaire. A cette époque, la ville s’oppose fortement à ce genre de demande. Cet immeuble devient un espace libre où est ouvert un magasin basé sur la gratuité et animé par un groupe de féministes. Parallèlement, le sous-sol devient le premier centre autonome à Fribourg. Cette expérience prendra fin en 1974 avec l’intervention de la police. L’immeuble est détruit par la suite.

En 1978, tout un pâté de maison est occupé dans la Kaiser Joseph Strasse, qui sera baptisé « Dreisameck ». Dans ce squat d’habitation se développe toute une activité culturelle (concerts, théâtre, ateliers et bureaux). En 1980, le lieu est menacé d’être expulsé, mais on essaye de le maintenir. L’expulsion a finalement lieu le 8 juin, marquant le début de dix jours d’émeutes car les squatteurs bénéficiaient d’un large soutien au sein de la population. Quelques 1.600 policiers sont mobilisés pour protéger la démolition de l’immeuble. Tous les soirs, des manifestations ont lieu qui rassemblent jusqu’à 10.000 personnes. Des émeutes éclatent au centre-ville. L’affaire prend une telle ampleur que la situation est évoquée dans les médias nationaux.

Sept jours après la fin de la démolition de l’immeuble, une manif se termine par l’occupation du « Schwartzwaldhof ». Ce bâtiment sera expulsé un an après !

A l’automne 1981, six immeubles sont occupés pour y aménager des squats d’habitation. Entre temps la stratégie policière évolue, ils décident de tolérer les occupations. Un seul de ces squats, dans un immeuble appartenant à l’université, sera un centre autonome. Il est géré par des organisations politiques très diverses. Dans la cave, une salle de concert est aménagée et gérée par des punks. Le centre autonome a un fort rayonnement : on y vient de Francfort et de Zürich. C’est en 1984 que le mouvement pour un centre autonome atteint son apogée avec la création d’un « parti », qui présente plusieurs candidats bidons aux élections municipales. Il s’agissait de perturber ces élections ainsi que le conseil municipal. Cela donne lieu à des divergences politiques importantes au sein du centre autonome.

En janvier 1985, le bâtiment est entièrement détruit suite à un incendie. Les causes n’ont pas été élucidées, mais, un an auparavant, la fac avait souhaité récupérer le bâtiment. A partir de ce moment, le centre autonome est « en exil », il n’a plus de lieu. La mouvance est divisée sur une proposition de relogement de la mairie dans un lieu autorisé. Finalement, une salle de concert est créée, du nom de « Crash » : elle existe encore aujourd’hui, s’est détachée de la mouvance autonome et est devenue complètement commerciale.

Fin 1987, la mouvance est affaiblie et ne dispose toujours d’aucun lieu. Vers la fin des années 80, des groupes de punks ainsi que des autonomes se réunissent pour réclamer un nouveau centre autonome.

En 1994, une nouvelle occupation a lieu, dans une ancienne caserne de l’armée française, le « Vaubangelände ». Il s’agit de « Haus 11 ». Nouvelle expulsion un mois plus tard. La caserne est démolie car la ville veut construire une salle de concerts. Cela entraîne une vague de protestation ainsi que des actions très diverses. Des randonneurs rendent une visite amicale au maire de Fribourg qui passait quelques jours dans sa maison de campagne dans la Forêt Noire. Un autre immeuble de la caserne Vauban est occupé, « Haus 34 ». Mais déjà les occupants ont un doute sur la persistance du projet, et quittent d’eux-mêmes ce lieu en 1997.

En 1998, ils s’installent dans un immeuble appartenant aux chemins de fer allemands, là où se trouve encore actuellement le KTS. Il ne s’agit plus d’une occupation, mais d’un accord avec la mairie. Cet accord a pu être obtenu grâce à une nouvelle forme de mobilisation, la « Love and Hate Parade », qui avait pour but d’impliquer plus largement la population de Fribourg dans des manifestations mêlant festivités et lutte.

En 2004, les chemins de fer allemands refusent de reconduire le bail, les activités et les concerts sont interdits. Le KTS est juste « toléré », mais aucune activité n’est possible. Des concerts non autorisés ont alors lieu à l’extérieur, au centre-ville. Suivent des manifestations rassemblant jusqu’à 2000 personnes ainsi que d’autres actions. On menace de mettre le KTS dehors. En mars 2004, les concerts reprennent pourtant pour fêter les 10 ans du centre autonome. La mobilisation aboutit finalement à ce que la ville et les chemins de fer négocient un nouveau bail. Ce dernier devrait prendre fin à l’automne 2007, mais, suite à la répression qu’a dû subir la convention anarchiste « Do It Yourself », l’avenir du KTS est incertain.

Cha & Olynx

Fédération Anarchiste Strasbourg


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