Le samedi 6 décembre la police grecque a abattu Alexis Grigoropoulos, un
jeune militant anarchiste de quinze ans dans le quartier populaire
d’Exârcheia. Cet assassinat à mis le feu aux poudres et a déclenché les
plus violentes émeutes que la Grèce ait connu depuis 1965. La version
officielle affirme qu’il a été atteint par le ricochet d’une balle. Mais
celle-ci n’a convaincu personne tant la police grecque est réputé pour
sa violence. Elle est régulièrement accusée de torture sur des
militants, des manifestants ou des immigrés qui sont arrêtés.

Après l’assassinant du jeune militant, manifestations et émeutes se sont
propagées à travers tout le pays. Commencées à Athènes sous l’impulsion
des anarchistes, les mêmes scènes d’affrontements se sont rapidement
multipliées de Salonique à Patras et jusqu’en Crète. La police a dû
faire face à la colère de la jeunesse qui est massivement descendue dans
la rue pour manifester et affronter les policiers à coups de cocktails
Molotov et de pierres tout en s’en prenant aux symboles du capitalisme
et de l’Etat.

Dans un pays miné par la corruption et touché de plein fouet par la
crise, la mort du jeune militant anarchiste n’a été que le détonateur
d’une situation sociale explosive. La précarité, le chômage et la
pauvreté touchent de plus en plus de monde, même si les jeunes sont les
premiers à en faire les frais. On parle de la « génération de 600 euros
 », car la majorité des jeunes de moins de trente ans gagnent un salaire
inférieure à 600 euros ce qui les oblige souvent à cumuler deux boulots.

Des personnes de tous âges et de toutes catégories sociales ont pris
part au mouvement à travers les manifestations, les occupations. Si les
militants d’extrême-gauche et surtout les anarchistes sont très actifs,
le mouvement est cependant plus large et il s’agit par bien des aspects
d’un soulèvement populaire. Après plus de deux semaines, même si les
émeutes ont perdu en intensité, l’agitation sociale est loin d’être finie !

De Berlin à Paris des milliers de personnes ont manifesté leur soutien
en descendant dans la rue pour dénoncer l’assassinat du jeune militant
et exprimer leur solidarité à celles et ceux qui luttent contre l’Etat
et sa police et s’attaquent au capitalisme.

Face à le répression meurtrière, solidarité internationale avec celles et ceux qui sont en lutte !

Groupe de Strasbourg – Fédération Anarchiste

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