Accueil > Tracts > Police partout, Justice nulle part !
  •   |   {id_article}  |  
      |  
  • Article

Police partout, Justice nulle part !

Contre la criminalisation et la répression du mouvement social.

Le lundi 1er juillet 2002

Ici, à Strasbourg, comme ailleurs, les gens expriment leur mécontentement : Face au chômage, à la précarité, aux dangers d’un système ou la priorité est l’enrichissement d’une minorité, les gens s’organisent et protestent. A ceux qui voudraient empêcher de gouverner tranquillement, le pouvoir répond de plus en plus par la répression. Partout des mesures sécuritaires sont prises au nom de la protection des individus, mais serviront à réprimer tous ceux qui n’acceptent pas, ou qui ne sont pas acceptés par, le système.

police

La répression locale

Le 16 mai des militants anti-nucléaires strasbourgeois bloquent un train de déchets radioactifs à la hauteur de la Wantzenau. Par cette action symbolique, ces personnes voulaient attirer l’attention de la population sur les dangers du nucléaire et notamment des déchets radioactifs. Six d’entre eux passent la nuit dans différentes gendarmeries. Jusqu’au lendemain matin, leurs proches restent sans nouvelles. Les deux militants qui s’étaient enchaînés aux rails sont convoqués au tribunal pour un "rappel à la loi".

Le 17 juin, un autre militant anti-nucléaire est arrêté. Il se trouve alors à quelques centaines de mètres de la manifestation de Bischheim et prend des photos à proximité des voies. Il est reconnu par un policier. Les forces de l’"ordre" décident de l’interpeller alors qu’il n’avait commis aucune infraction. Il proteste contre cette arrestation arbitraire et est aujourd’hui poursuivi pour outrage et rébellion.

Il est intéressant de remarquer qu’il s’agit des premières suites judiciaires engagées contre les militants anti-nucléaires strasbourgeois. Auparavant, aucun blocage, aucune manifestation n’avaient été sanctionné.

La répression : un phénomène généralisé

Ces exemples locaux ne sont pas des cas isolés. Ils s’inscrivent dans un phénomène de criminalisation des actions qui remettent en cause l’"ordre" établi. A coté de la répression massive du mouvement anti-globalisation, comme à Gênes, il y a les arrestations arbitraires, la surveillance, le fichage. Symboliquement, une des premières décisions du nouveau gouvernement a été d’emprisonner José Bové suite au démontage du MacDo de Millau. Un autre example, à Lyon, lors d’une manifestation pour la liberté d’expression et d’affichage, un étudiant a été tabassé par la police et est maintenant poursuivi pour "outrage, violences et rébellion avec violence".

Toutefois cette répression est à géométrie variable. "La très chiraquienne FNSEA" (le Canard Enchaîné) peut saccager deux entrepôts et un bureau d’une entreprise agroalimentaire sans la moindre poursuite. Plus fort encore, l’Etat s’est engagé à rembourser les dégâts : près de 10 millions d’Euros ! Déjà lors de la mise à sac du bureau de la ministre de l’environnement (Voynet), les membres de la FNSEA n’avaient pas été poursuivis.

Deux poids deux mesures

Comment expliquer cette différence de traitement ? La répression s’applique à ceux qui remettent radicalement en cause le système, au niveau économique, social ou politique. Les mouvements qui ne visent qu’à faire valoir leurs intérêts dans le cadre du système actuel sont tolérés par celui-ci.

Une des méthodes privilégiées que le pouvoir utilise pour se maintenir est de criminaliser ses opposants. Cela présente deux avantages. Premièrement, il peut assimiler des contestations sociales ou politiques à des délits de droit commun, leur niant tout caractère collectif ou politique. En second, il développe tout un arsenal policier et judiciaire pour étouffer les contestations.

La Loi sur la Sécurité Quotidienne

Le 11 septembre a été l’occasion de mettre en place un arsenal judiciaire impressionnant. Celui-ci, sous couvert de lutte contre le terrorisme donne les outils légaux pour réprimer toute contestation radicale. En France, il s’agit de la Loi sur la Sécurité Quotidienne (LSQ) qui facilite le fichage, les atteintes à la vie privée et qui augmente de façon considérable les pouvoirs de la police et des vigiles. La LSQ permet, par exemple, d’assimiler légalement nombre d’actions militantes à des actes terroristes (occupation de lieux ou de bâtiments publics, "capture illicite [...] de moyens de transports publics", etc).

  • Mots-clés : 2 (triés par nom)
  • répression

    Groupe : justice - Rubriques : 108

  • sécuritaire

    Groupe : contrôle social - Rubriques : 10

  • Haut
Suivre la vie du site RSS 2.0 | SPIP | Mgs MGS | Fédération Anarchiste FA