Du 22 au 26 août 1992 s’est déroulé à Rostock-Lichtenhagen un véritable pogrome. Jamais, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, l’Allemagne n’avait connue des violences racistes et xénophobes d’une telle ampleur. Pendant quatre nuits des nazis soutenus par la population, ont attaqué un centre d’hébergement pour réfugiés.

Quelques 3.000 personnes se massaient par moment aux alentours du centre. La population locale venue assister en grand nombre au triste « spectacle », participa à cette chasse à l’étranger ou se montra complice par son silence. Dans la nuit du 24, conforté par le soutien de la foule qui lance « dehors les étrangers » des nazis (ainsi que très probablement des habitants du quartier) lancèrent des cocktails Molotov sur le bâtiment et prirent d’assaut l’entrée principale à coups de battes de base balle. Ils tentèrent d’incendier le centre en y déversant de l’essence.

A ce instant, il ne reste plus qu’une centaine de personnes dans le bâtiment, les autres ayant été évacuées auparavant. Un journaliste de la ZDF (chaîne de télévision publique) se trouvant avec les réfugiés raconte que « les issus de secours du bâtiment donnant sur l’immeuble d’à côté avaient été cadenassé par les voisins allemands qui voulaient éviter que ces étrangers jugés pénibles ne pénètrent dans leur immeuble ». Les personnes demeurés dans le bâtiment ont pu se sauver en réussissant à accédez au toit mais ils ont dû attendre la nuit suivante pour être évacuée. En effet la foule empêcha toute intervention de la part des pompiers. Pendant ces quatre jours la police se montre plus que timide et n’intervint guère pour s’opposer aux nazis et à la foule qui se déchainaient contre les réfugiés.

La presse internationale accorda une place importante aux évènements intervenus à Rostock, ce qui bien sûre a mis dans l’embarras le gouvernement du Land et le gouvernement fédéral. Ces derniers insistaient que les actes de « quelques-uns, d’une minorité » ne devaient pas donner une fausse image. Leurs explications vaseuses n’auront convaincus personne. Les images montrant une foule de quelques 3.000 personnes ne pouvant contenir leur racisme devant le centre pour réfugiés ne laisse pas l’ombre d’un doute. Les habitants du quartier de Lichtenhagen s’étaient tout simplement joints à des nazis pour se livrer une véritable chasse aux étrangers et pour faire disparaitre un centre pour réfugies qu’ils haïssaient.

Au niveau politique la polémique fut grande mais elle fut vite éclipsée par un débat sur la loi relatif à la demande d’asile. En effet sous la pression de certains politiques qui prenait comme argument le pogrome de Rostock, un durcissement de la loi fut adopté. Ils y voyaient une solution pour éviter ces violences ! Le SPD (sociaux-démocrates) était favorable au durcissement de la loi ! En agissant ainsi les politiques ont fait la par belles aux idées d’extrême-droite.

Le 29 août quelques 15.000 personnes ont participé à une manifestation antifasciste à Rostock en suivant le mot d’ordre « Stopper les pogromes » !

Olynx

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