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Contre l’offensive patronale et étatique

Grève générale !

Le mercredi 14 mai 2003

Les retraites sont aujourd’hui, dans le collimateur de l’Etat, on ne peut plus inspiré par le patronat. Le projet gouvernemental prévoit principalement un rallongement de la durée de cotisation, privé et public confondus, jusqu’à 42 ans. Cette réforme nous est présentée comme inévitable, car avec l’arrivée de la génération du baby-boom à la retraite il ne serait plus possible de financer les caisses de retraites.

L’imposture démographique

Pourtant, cette réforme est loin d’être aussi indispensable que l’on veut nous le faire croire. Les fausses évidences démographiques et l’interprétation orientée des statistiques masquent mal la volonté du patronat de faire main basse sur une grande partie des pensions qui sont des salaires différés.

Aujourd’hui, un-e salarié-e produit en moyenne 50 % de richesse de plus qu’il y a 20 ans et ce malgré la « crise ». La hausse continue de la productivité a permis jusqu’ici de financer un coût des retraites toujours plus important (il a été multiplié par 10 en 40 ans !). Si la productivité ne faisait que se maintenir au taux moyen qu’elle connaît depuis 100 ans, 1,2 actif-ve en 2040 produirait autant de valeur que 2,6 actifs-ves en 2002 (il n’y a aujourd’hui que 2 actifs-ves pour un-e retraité-e).

La capitalisation, la solution miracle ?

On nous présente aussi la capitalisation comme un moyen de sauver nous retraites. Pourtant, c’est le pire système de financement au moment d’un « choc démographique ». En effet, la majorité des observateurs économiques de bonne foi prévoient que la génération du baby-boom a de grands risques d’être piégée par une chute des prix des actifs financiers qu’elle aura accumulés dans les fonds de pensions.

En effet, lorsque la génération du baby-boom commencera à prendre sa retraite, d’ici dix à vingt ans, elle vendra en masse ses avoirs financiers pour financer sa retraite. A l’inverse, les achats de titres seront, au même moment, moins importants, puisque les nouvelles générations d’actifs-ves entrant dans le système de fonds de pension seront moins nombreuses. Conséquence, le cours des titres financiers chutera, et les nouveaux-elles retraités-es risquent fort de recevoir moins que ce qu’ils-elles auront versé.

Partageons les richesses, pas la misère !

Les dirigeant économiques voudraient que les salariés-es acceptent la rigueur budgétaire alors que le véritable enjeu est celui de la répartition des richesses, de la part des profits et de celle des salaires. Consacrer de l’argent aux retraites reste en définitive un choix social.
Au fur et à mesure que l’on réduit la part du régime général à une peau de chagrin, les salariés-es sont sensés capitaliser une part de plus en plus importante de leur retraite. Ceux et celles qui ont les moyens devraient ainsi confier leur pécule aux aléas des investissements financiers.

Au regard des événements récents (faillite d’Enron, chute de la bourse…), ils-elles ne devraient pas être rassurés-ées ; aux USA, 75% des « retraités-eés » doivent travailler pour s’assurer des revenus corrects.
Le système par capitalisation renforce les inégalités et maintient les salariés-ées dans l’illusion que leur retraite de demain dépend de leur capacité à épargner aujourd’hui. En réalité c’est inévitablement sur les richesses produites par le travail à une période donnée que sont prélevées les retraites sur la même période. L’idée que les salariés-ées garantiraient leur retraite par leur capitalisation reste donc totalement fausse. En réalité seule la solidarité entre générations pour garantir la retraite.

Rien n’est à perdre, tout est à gagner !

Face au projet de laminage de nos droits acquis par la force de la lutte, nous ne devons pas partir perdants. C’est à nous de mener l’offensive, pour non seulement sauver le régime de retraite par répartition, mais aussi pour l’améliorer. A l’heure actuelle, le système par répartition reproduit les inégalités, cette lutte pour les retraites doit être l’occasion de mettre en place un système de retraite plus juste et plus égalitaire.

Nous ne saurons défendre nos intérêts qu’en construisant l’unité entre les travailleurs-euses du public et du privé, entre les précaires, les chômeurs-euses et les étudiants-tes. Le patronat est à l’offensive et son appétit est grand !

Seule une grève reconductible et interprofessionnelle peut créer un réel rapport de force. La mobilisation sera d’autant plus forte si elle se base sur des assemblées générales locales.

Nous devons nous battre :

- contre le rallongement de la durée de cotisations dans le public comme dans le privé ;
- pour le retour d’urgence aux 37,5 annuités pour les salariés-ées du secteur privé, vers les 35 annuités pour tous : travailler moins pour travailler tous et toutes ;
- pour le droit à la retraite à taux plein pour tous les travailleurs-euses à 55 ans ;
- pour une revalorisation massive des salaires nets et bruts (qui sont la source des cotisations vieillesse) et vers l’égalité salariale vers le haut ;
- pour une réduction massive du temps de travail sans flexibilité ni baisse de salaire : travailler tous pour travailler moins ;
- autogestion des caisses par ceux qui produisent les richesses : les travailleurs-euses, donc sans le patronat et l’Etat.

Confédération Nationale du Travail - 67

Fédération Anarchiste - Groupe Juillet 1936

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  • Retraites

    Groupe : social - Rubriques : 29

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