Accueil > Textes fédéraux > Motions fédérales > Construisons la Grève Générale !
  •   |   {id_article}  |  
      |  
  • Article

60e congrès de la Fédération Anarchiste

Construisons la Grève Générale !

Besançon, le 7,8 et 9 juin 2003

Le mercredi 18 juin 2003

Le mouvement social actuel, avant de devenir massif, fut impulsé par les maîtres d’internat-surveillants d’externat (MI-SE), les aides-éducateurs et les emplois-jeunes. Le conflit, entamé en octobre 2002, trouva un souffle nouveau lorsque l’ensemble des personnels de l’Education Nationale réagirent à la loi sur la décentralisation (plan Ferry).

Puis, l’annonce du Plan Fillon mobilisa plus largement encore. Elle entraîna la jonction de la lutte avec le secteur privé, et avec une dimension interprofessionnelle. La décentralisation de l’Etat, initiée par la gauche en 1983, et la casse du service public répondent à une maximisation des profits, voulue par le capital. Elle passe par l’abaissement du coût global du travail (licenciements, précarité, flexibilité) et la recherche de nouvelles sources de profits à des fins de spéculation (privatisation des services publics, remise en cause des retraites et de la protection sociale)

Parallèlement à cela, les gouvernements successifs ont adopté des dispositifs sécuritaires (Loi sur la Sécurité Quotidienne et Loi sur la sécurité intérieure) dont les travailleurs et travailleuses en lutte subissent les effets de plein fouet. Face à la répression, l’entraide et la solidarité doivent être nos réponses.

Malgré la montée en puissance du mouvement et la généralisation de la grève reconductible, les directions syndicales n’ont pas entendu les attentes des salariés en lutte : pas d’appel à la grève générale, journées d’action éparses. Sur le fond même, les trahisons attendues et l’absence de positions lisibles des confédérations majoritaires sont les éléments supplémentaires qui freinent les dynamiques de lutte. D’autre part, toujours soucieux de préserver les intérêts du patronat et de l’Etat, les médias après avoir tû, minorent maintenant les mobilisations.

L’effervescence du mouvement a permis : des liens entre différentes catégories de personnels, la mise en cause de la hiérarchie syndicale, la volonté d’échanger de l’information, l’émergence de créativité solidaire, des actes de désobéissance et surtout la constitution et la pérennisation d’Assemblées Générales, et de comités de grève souverains. C’est ce type de pratique libertaire qui a seul permis la continuité de la mobilisation.

Quelles que soient les concessions qui seraient faites par l’Etat, la logique capitaliste sera toujours à l’œuvre, comme cela se passe aussi dans d’autres pays (Autriche, Allemagne, Portugal…). Seule la grève générale autogestionnaire et l’extension du conflit, y compris en dehors du monde du travail, permettront non seulement de mettre à bas les plans patronaux et gouvernementaux, mais aussi d’ouvrir les perspectives d’une autre société.

Les militant-e-s FA investi-e-s dans les luttes sociales en cours appellent à :
- intensifier et étendre le mouvement sur des bases autogestionnaires ;
- généraliser la grève interprofessionnelle public/privé ;
- construire les bases d’une société libertaire fondée sur le partage égalitaire des richesses dans une optique émancipatrice qui passe par l’abolition du salariat et du capitalisme.

Motion adoptée à l’unanimité du 60ème congrès de la Fédération Anarchiste à Besançon le 9 Juin 2003

Suivre la vie du site RSS 2.0 | SPIP | Mgs MGS | Fédération Anarchiste FA