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"L’anarchie c’est l’ordre moins le pouvoir" Elisé Reclus
Le mardi 27 octobre 2009
« C’est l’anarchie ! » L’expression revient régulièrement dans les médias pour décrire le chaos ou pour évoquer la situation d’un pays qui sombre dans l’horreur de la guerre. Or rien n’est plus faux que ce contresens véhiculé et entretenu savamment depuis des décennies.
Mais alors l’anarchie c’est quoi ?
Le terme « anarchie » désigne simplement l’état d’une société sans gouvernement. L’absence de gouvernement ou a fortiori d’un Etat ne signifie en aucun cas que cette société va tomber dans le chaos et sombrer dans la barbarie. L’absence d’Etat n’étant pas synonyme d’absence d’organisation. De plus ce serait oublier un peu vite les guerres, la misère et l’oppression que provoquent et continuent de provoquer dans le monde chaque jour les Etats.
Anti-autoritaires, les anarchistes combattent toutes les formes de dominations (étatiques, économiques, sexistes, raciales, religieuses etc.) pour émanciper les individus. L’Etat est pour eux le premier symbole de la domination car il a toujours permis à une minorité de privilégiés de dominer et d’exploiter le reste de la population afin de défendre et de faire fructifier ses propres intérêts. Sous couvert de représenter la volonté générale et de défendre le fameux intérêt général, l’Etat protège les classes privilégiées et l’ordre social capitaliste en place grâce à ses moyens de répression (police, juges, tribunaux etc.).
Pour nous la destruction de l’Etat est une nécessité, mais contrairement à ce qu’on affirme souvent nous ne sommes pas opposés à toute forme d’organisation ou de règles. L’important étant de voir qui les fixe et qu’elles soient librement acceptées. Certains soi-disant anarchistes défendent l’idée d’une société sans règle ni morale et sans contrainte librement acceptée. Tout le monde pourrait faire comme bon lui semble. Sous couvert d’anarchisme, ils ne font que défendre un individualisme forcené qui n’a rien à voir avec l’anarchisme.
Nous voulons mettre en place une organisation non-hiérarchique basée sur la libre association et le fédéralisme. Les fondements éthiques du fédéralisme libertaire peuvent se résumer ainsi : la liberté comme base, l’égalité économique et sociale comme moyen, la fraternité comme but.
Nous sommes convaincus que ce sont les premiers concernés qui doivent prendre les décisions et non pas des experts ou des chefs autoproclamés. Les habitants d’un quartier ou les salariés d’une entreprise sont les mieux à mêmes de gérer celle-ci collectivement.
Pour mettre fin à la domination et à l’exploitation nous proposons que la société soit gérée directement et librement par ses différentes composantes c’est-à-dire les individus, les groupements sociaux, économiques (syndicats) et culturels (associations).
En matière économique cela passe par la réappropriation de l’outil de production qui sera géré par les travailleurs eux-mêmes, et par une répartition égalitaire des richesses produites. En politique cela passe par le remplacement de l’ancienne bureaucratie étatique par une organisation fédéraliste des secteurs de la société.
En tant qu’anarchistes nous luttons pour une révolution globale, à la fois économique et sociale afin de remplacer la société fondée sur la propriété privée ou étatique des moyens de production et de consommation et pour la suppression de toutes les formes d’exploitation, de hiérarchie et d’autorité.
Notre but est la mise en place d’une société égalitaire sans classe et sans Etat, débarrassée de toute forme de domination entre les individus et dans les relations sociales.
Qui sommes nous ?
La Fédération anarchiste regroupe des militants anarchistes à travers toute la France. Elle s’exprime à travers son hebdomadaire « Le Monde Libertaire » ainsi que via « Radio Libertaire ». Les groupes de la FA animent souvent des locaux ou des librairies.
Le groupe de Strasbourg de la FA existe depuis 1999. Nous avons pris part à de nombreuses luttes notamment contre le nucléaire, contre l’Europe forteresse et pour la libre circulation (« No Border ») ou encore contre le militarisme et l’impérialisme lors du récent sommet de l’Otan à Strasbourg. Parallèlement, nous diffusons les idées libertaires à travers la participation aux manifestations, l’affichage, le tractage, la vente de notre journal ou encore par l’organisation de conférence-débats. Profitant de la situation frontalière de Strasbourg nous entretenons des contacts avec des groupes antifascistes et anarchistes allemands. En tant que militants anarchistes nous sommes également investis dans le mouvement social.