Mercredi 23/04/03 : 35 personnes (Kurdes et Turcs avec une majorité de kurdes) investissent le parvis du temple Saint-Étienne situé place de la réunion au centre ville de Mulhouse en vue d’une régularisation de leur situation administrative.

Ce sont tous des réfugiés politiques, ils ont décrété dés le début une grève de la faim en revendiquant un traitement en un seul bloc de leur situation .

Il y a diverses situations administratives : 4 sans-papiers, des demandeurs d’asile territorial et des demandes d’asile politique.

Ces personnes se sont regroupées ’spontanément’ sans être manipulées par quelconque parti politique, de plus certaines personnes n’étaient pas expulsables car en cours de régularisation.

Jeudi 24/04/03 : Le sous-préfet rejette en bloc la négociation administrative collective, est prêt à accepter le cas par cas à condition que la grève cesse, et donne à ce sujet un ultimatum au vendredi midi.

Vendredi 25/04/03 : La position des grévistes n’ayant pas bougé, les forces de l’ordre ont délogé les personnes avec violence (même envers les enfants, ainsi qu’une femme enceinte de plusieurs mois) du parvis du temple. Quelques personnes ont réussi dans la panique à s’enfuir. En fin de soirée, il restait 6 personnes en garde à vue à Bourtzwiller dans ce qui semblerait être les bureaux de la P.A.F (police de l’air et des frontières) dans l’ancienne usine d’armement Manurhin.

Vers 18 h le jour même, 20 personnes reprenaient place sur le parvis.

Dans la nuit 3 personnes sont relâchées, restent donc 3 personnes en détention provisoire (2 hommes et 1 femme, tous 3 sans-papiers).

Lundi 28/04/03 :
Les 3 passent en comparution immédiate au TGI de Mulhouse avec pour jugement une détention prolongée de 5 jours avec à la fin l’obligation de partir par leur propre moyen.

Mardi 29/04/03 : Procès en appel
Sentence alourdie : 5 jours de détention avec expulsion en Turquie à la clé.

La femme kurde est envoyée en centre de détention à Lyon et est expulsée dans la foulée, les 2 hommes sont envoyés au centre de détention de Geispolsheim (67) et ont effectué une demande d’asile (leur détention se termine ce Jeudi 08 mai).

Ces deux copains ont d’ailleurs continué leur grève de la faim sans s’hydrater depuis leur arrivée à Strasbourg.

Depuis les revendications restent les mêmes : régularisation collective des différentes situations, libération des 2 copains détenus à Geispolsheim et démarche de la part de la France en vue d’une éventuelle libération.

Le comité de soutien local a prévu une manifestation ce samedi 10 mai place de la réunion à Mulhouse.