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De la journée de 8 heures aux retraites…

Nous n’aurons que ce que nous prendrons

Le vendredi 2 mai 2003

Plus d’un siècle nous sépare du 1er Mai 1886 : la grève générale organisée aux Etats-Unis pour l’obtention de la journée de 8h est violemment réprimée : de nombreux blessés, 6 ouvriers abattus par la police et 5 anarchistes condamnés à mort et exécutés par pendaison.

En souvenir de ces terribles journées, le 1er Mai devint le symbole international de la lutte pour l’émancipation donnant lieu chaque année à des manifestations à travers le monde, dont les premières s’achèvent dans le sang et la perte de leur gagne-pain pour les grévistes.
N’en déplaise aux enfants de Pétain, et à leur "Fête du Travail et de la Concorde sociale", le 1er Mai est, et restera, pour nous, anarchistes, une journée de lutte pour :
- l’égalité économique et sociale de tous les individus ;
- la possession collective ou individuelle des moyens de production ou de distribution, excluant toute possibilité pour certains de vivre du travail des autres ;
- l’abolition du salariat et de tout système de domination ;

Serons-nous retraites comme des chiens ?

Aujourd’hui, ce sont les retraites des travailleurs qui sont en train de faire les frais des attaques patronales et gouvernementales.
Après les retraites complémentaires, ce sont les régimes spéciaux qui sont dans le collimateur des dirigeants. Une fois de plus ils tentent de nous imposer de travailler plus longtemps pour toucher au bout du compte moins de prestations. Il s’agit en effet d’augmenter la durée de cotisation tout en diminuant les points indiciaires déterminant le niveau des retraites.

Le faux problème du financement des retraites

Pourtant cette réforme est loin d’être aussi indispensable que l’on veut nous le faire croire. Les fausses évidences démographiques et l’usage libéral des statistiques masquent mal la volonté du patronat de faire main basse sur une grande partie des pensions qui sont des salaires différés.
Aujourd’hui un salarié produit en moyenne 50% de richesse de plus qu’il y a 20 ans et ce malgré la « crise ». Le but des patrons est d’empocher cette plus-value future, alors qu’elle suffirait amplement à financer les caisses de retraites.
D’autre part, si le prélèvement des cotisations pose problème, c’est aussi à cause de la précarité et du chômage. Or ce sont les mêmes qui utilisent massivement la mise en pré-retraite, qui laissent sur le carreau les chômeurs et qui voudraient nous faire travailler jusqu’à 65 ans ! Il serait absurde de faire travailler les vieux, pendant que les jeunes sont au chômage.

Partageons les richesses, pas la misère !

Les dirigeants économiques voudraient que les salariés acceptent la rigueur budgétaire alors que le véritable enjeu est celui de la répartition des richesses, de la part des profits et de celle des salaires. Consacrer de l’argent aux retraites reste en définitive un choix social.
Au fur et à mesure que l’on réduit la part du régime général à une peau de chagrin, les salariés sont sensés capitaliser une part de plus en plus importante de leur retraite. Ceux qui ont les moyens devraient ainsi confier leur pécule aux aléas des investissements financiers. Au regard des événements récents (faillite d’Enron, chute de la Bourse…) ils ne devraient pas être rassurés ; aux USA, 75% des « retraités » doivent travailler pour s’assurer des revenus corrects.
Le système par capitalisation renforce les inégalités et maintient les salariés dans l’illusion que leur retraite de demain dépend de leur capacité à épargner aujourd’hui. En réalité c’est inévitablement sur les richesses produites par le travail à une période donnée que sont prélevées les retraites sur la même période. L’idée que les salariés garantiraient leur retraite par leur capitalisation reste donc totalement fausse. En réalité seule la solidarité entre générations peut garantir la retraite.

Socialisons les retraites

Face au projet de laminage des acquis sociaux orchestrés par le patronat et le gouvernement, nous ne devons pas partir perdants. C’est à nous de mener l’offensive, non seulement pour sauver le régime par répartition, mais aussi pour l’améliorer et supprimer les inégalités qu’il reproduit ; tout en ayant à l’esprit que seule l’autogestion par les travailleurs des fonds sociaux sans Etat ni patron garantira une retraite juste pour tous.

Fédération Anarchiste - Groupe Juillet 1936

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