Le congrès de l’Internationale des Fédérations Anarchistes, réuni ce jour
à Besançon, réaffirme que l’anarchisme reste une réponse actuelle et
adéquate aux problèmes sociaux mondialisés.

L’anarchisme, s’il veut s’inscrire dans son environnement, ne doit pas
oublier qu’il évolue constamment en lien avec les réalités sociales et
qu’il doit impérativement définir ses pratiques et ses stratégies
d’action par rapport à ses mêmes réalités.

L’oppression et l’exploitation ne connaissant pas de frontières, le
problème social ne peut se résoudre qu’à l’échelle mondiale. C’est pour
cela que les anarchistes organisationnels se sont doté d’un outil
approprié : L’Internationales des Fédérations Anarchistes.

Nous sommes unanimes pour considérer que l’IFA ne peut être une fin en
soi, elle est un instrument de coordination des luttes internationales,
et pour cette raison, elle doit contribuer à fédérer ‘ensemble du
mouvement anarchiste international.

L’augmentation des adhésions à l’IFA, ainsi que l’émergence de nouvelles
réalités qui regardent avec intérêt les propositions de l’IFA sont un
signe de vitalité de l’anarchisme social et organisationnel.

L’Internationale des Fédérations anarchistes est une organisation
fédéraliste, qui vit à travers ses sections locales, dont le
développement autonome constitue une garantie de liberté et de la
capacité de construction sur le territoire de luttes efficaces. C’est à
l’intérieur de situations politiques et sociales dans lesquelles ils
vivent que chacun construit le parcours qu’il juge le plus en phase pour
ledéveloppement de l’anarchisme.

L’impulsion donnée à l’anarchisme dans l’émergence de nouveaux mouvements
de luttes sociales et culturelles a certainement produit une croissance
non seulement sur le plan numérique mais également sur la capacité à
organiser des actions anarchistes, mais ceux-ci ne se sont pas toujours
traduit par des objectifs clairs et des pratiques libertaires.

Ceci démontre d’un coté la persistance des groupes nihilistes privés de
perspectives politiques et sociales et de l’autre coté la tentation des
pratiques réformistes et de collaboration avec les organisations de
domination.

Nous pensons que les organisations anarchistes doivent préfigurer la
société future : nous ne pouvons renoncer à dénoncer le principe
majoritaire et la logique électoraliste qui en découle. Cette
dénonciation a constitué la base de l’anarchisme telle qu’elle a été
exprimée lors du congrès de St-Imier de 1872.

C’est en renforçant nos liens, en échangeant, en coopérant avec des
organisations anarchistes aux multiples facettes dans le cadre du pacte
associatif de notre Internationale, que nous pourrons construire
l’anarchisme social le plus en phase avec le monde contemporain.

Nous réaffirmons l’importance du développement des pratiques
autogestionnaires et horizontales éloignées des conceptions
avant-gardiste étrangères à l’anarchisme social et organisationnel.
L’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes.
La cohérence entre les moyens et la fin n’est pas seulement une question
fondamentale d’éthique mais le signe distinctif d’une organisation
politique et sociale libertaire.

Ce constat amène l’Internationale des fédérations Anarchistes à adopter
une attitude ouverte et constructive envers les composantes des
mouvements anarchistes dans le monde.