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57e congrès de la Fédération anarchiste

Contre la démolition sociale

Perpignan, le 10, 11, 12 juin 2000

Le juin 2000

Ce n’est pas les gouvernements qu’il faut remplacer
Ce n’est pas le capitalisme qu’il faut « humaniser »
C’est la société qu’il faut changer

Les riches n’ont jamais été aussi riches, les pauvres sont de plus en plus nombreux. Les « violences sociales » dont les médias sont si prompts à parler prennent leur source dans la misère et le manque de perspectives de tout un pan de la jeunesse. Les plans sociaux se succèdent, les « chômeur-e-s » sont transformé-e-s en précaires permanent-e-s. Les patrons cumulent les salaires exorbitants et les bénéfices qu’ils tirent en Bourse de leurs stocks options. Par ailleurs, l’Etat, au service du libéralisme démantèle les services publics (santé, éducation...). Conjointement, l’Etat et les patrons veulent casser toutes luttes de classes en nous invitant à devenir petits actionnaires ou en usant d’artifices (économie solidaire, démocratie participative, emplois-jeunes...). Enfin la production intensive dictée par le profit n’a que faire de notre qualité de vie (marées noires, vaches folles, organismes génétiquement modifiés...)

Contre tous ces mauvais coups, la Fédération anarchiste appelle à réagir :
Parce qu’au jeu de la Bourse, les salarié-e-s seront toujours perdant-e-s, il nous faut dénoncer toutes les tentatives de mise en oeuvre de collaboration de classes , par le biais de politiques tentant d’allier le Capital et le Travail ;
Parce que la participation, l’intéressement, l’épargne salariale et les « fonds de pension », quelles que soient leurs formes ou leurs appellations du moment, sont des marchés de dupes ;
Parce que la réponse sécuritaire de l’Etat à la misère (îlotage, police de proximité, vidéo surveillance, construction de nouvelles prisons) ne doit pas faire oublier que la première violence, celle dont découlent toutes les autres, c’est l’exploitation et l’oppression, qu’elle soit capitaliste, étatique, patriarcale, religieuse...
Parce que la Loi aubry (la première comme la seconde), dite des 35 h est de la pure arnaque (flexibilité, annualisation, partage de la misère salariale),
Parce que les cliniques de luxe sont réservées pour les riches et que des millions de pauvres doivent se contenter de la CMU et du RMI ­ ou d’encore moins - et parce que notre santé n’est pas à vendre.
Parce que l’éducation , aujourd’hui, est un apprentissage de la compétition et de la loi du marché alors que, pour nous, elle doit avoir pour but l’épanouissement des femmes et des hommes.
Parce qu’il ne peut être question d’accepter la remise en question des droits les plus élémentaires des chômeur-euse-s
Parce que patron-e-s et salarié-e-s, nous n’aurons jamais les mêmes intérêts et parce que la lutte de classes reste plus que jamais d’actualité !

Les avancées sociales ont toujours été gagnées par les luttes, c’est pourquoi nous ne devons rien attendre de l’Etat et prendre nos affaires en main.
Face à l’arrogance du patronat, de ceux et celles qui prétendent vouloir nous gouverner, il s’agit de riposter massivement en développant à la fois des revendications immédiates et un projet sociétaire.

Anarchistes, nous avons des propositions de luttes à construire ensemble :
- Pour une réelle réduction du temps de travail massive et sans concession
- Pour une remise en cause du salariat, des rapports hiérarchiques et des discriminations racistes et sexistes
- Pour une sécurité sociale et un système de retraite par répartition autogéré, égalitaire et solidaire
- Pour défendre et développer des services publics sur la base de la gratuité, de l’égalité, de l’entraide et de la gestion directe, pour leur extension à l’ensemble de la production des biens et des services
- Pour construire et développer un mouvement social au niveau international, seul capable de faire contre-poids à la mondialisation.

Et à terme :
Une société sans classes et sans Etat
L’autogestion généralisée de la production et de la distribution, pour mettre l’économie au service de nos besoins, sur la base de l’égalité économique et sociale

Nous militerons dans les quartiers, les lieux de travail pour organiser une riposte de classes à la hauteur de l’enjeu que constitue le vaste chantier de la DEMOLITION sociale entrepris par le MEDEF en partenariat avec le gouvernement de gauche plurielle.

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